Désherbage alternatif des voies de chemins de fer (2013-2023)
En juin 2013, le SPW Service public de Wallonie -ARNE (DEE-CIAE), la cellule CRP de l’asbl CORDER et le Pôle de Gestion différenciée (PGD, actuellement Adalia 2.0) ont été sollicités pour trouver une solution à un problème de désherbage alternatif (par voie thermique à flamme directe) d’une voie de chemin de fer touristique (Vallée de l’Aisne).
À l’initiative du CRP, la réflexion avait été étendue à l’ensemble des voies de chemin de fer « ordinaires » et touristiques présentes en Wallonie. Un groupe de travail avait ainsi été créé pour le développement de techniques de désherbage alternatif de ces voies. Par le biais d’une note verte, le Cabinet du Ministre de l’Environnement avait notamment demandé au CRP et au PGD de poursuivre leurs investigations pour trouver des méthodes alternatives efficaces et adaptées au contexte ferroviaire. Il avait donné des consignes pour la mise en œuvre adaptée de la nouvelle réglementation « pesticides » par les gestionnaires de voies de chemin de fer. Le SPW Service public de Wallonie -ARNE (DEE-CIAE) a travaillé à l’époque, en bonne collaboration avec INFRABEL et la SNCB pour l’implémentation de la nouvelle législation wallonne devant tendre vers le « zéro phyto » au 1er juin 2019 (mesures transitoires de l'Arrêté du Gouvernement wallon du 11 juillet 2013).
En 2015, il a été constaté qu’aucune technique alternative au traitement chimique n’était possible pour le gestionnaire de réseau INFRABEL. Pour les voies touristiques, elle demandait à expérimenter plus en profondeur des techniques alternatives adaptées à ces voies.
En 2016, les possibilités de mise en place d’essais de désherbage alternatif avaient également été étudiées. INFRABEL était également impliqué.
En 2018, il avait été conclu qu’aucune alternative au désherbage chimique n’était suffisamment efficace pour assurer l’entretien des rails, traverses, ballasts et pistes de sécurité (l’entretien des abords pouvant quant à lui être géré mécaniquement).
En juin 2020, le CRP de l’asbl CORDER, Adalia 2.0 et le SPW Service public de Wallonie -ARNE ont été à nouveau sollicités pour réactiver le groupe de travail mis en place précédemment, suite aux problèmes de reprise de végétation rencontrés par les différentes associations touristiques, un an après l’application du « zéro phyto » en Wallonie dans les espaces publics.
Voici quelques constats obtenus en 2020 :
- Les associations touristiques et l’Opérateur de Transport de Wallonie éprouvent des difficultés à assurer un désherbage satisfaisant de leurs voies (ballasts, rails, traverses et proximité immédiate des rails) par des méthodes non chimiques, en particulier pour certains tronçons, et ce, malgré les différentes techniques alternatives testées depuis 2013.
- Ce constat est partagé par d'autres gestionnaires de réseau ferroviaire (INFRABEL et à l'étranger).
- Selon elles, ces techniques alternatives de désherbage suscitent 3 problèmes importants à l'heure actuelle : faible efficacité, fréquence de désherbage élevée impliquant des coûts élevés de main d'oeuvre, et investissements coûteux pour de nouvelles techniques (que beaucoup de ces structures n'ont pas).
- Contrairement aux autres espaces publics où un désherbage avec ces méthodes est possible, ces organismes font face à plusieurs problèmes majeurs de sécurité suite à la reprise de végétation dans les voies : perte d’adhérence roue-rail et endommagements du ballast avec risques de glissade voire de déraillement ; risques élevés de causer des incendies par la projection d’étincelles de freinage et/ou de braises ; et vieillissement accéléré des lignes.
- Les abords des voies (quais, parking, entrepôt, atelier, dépôt…) sans impératif de sécurité peuvent quant à eux, être entretenus par des techniques alternatives mécaniques (débroussaillage et tonte) et/ou thermiques.
- Bien que la longueur des lignes touristiques exploitées ne dépasse pas plus de 15 km, l’exploitation de ces anciennes lignes vicinales où circulent des véhicules à haute valeur historique ou des draisines, constitue une activité incontournable qui favorise l’économie locale par leur attrait touristique et la sauvegarde d’un patrimoine historique. Cela prend d’autant plus d’importance en cette période de crise sanitaire où les attractions touristiques wallonnes ont été mises en difficulté. L’Opérateur de Transport de Wallonie a quant à lui, un réseau plus conséquent d’une longueur totale de 80 km.
En septembre 2022, le CRP a organisé en collaboration avec Adalia 2.0 et le Chemin de fer à vapeur des 3 vallées un après-midi d'échanges d'expériences et de démonstrations de machines de désherbage alternatif, avec les Autorités et une multitude d'acteurs du rail : associations touristiques, Alphonse Demeuse (ancien membre actif d'une asbl touristique) et la FEBELRAIL (Fédération belge des amis du rail) représentant les associations touristiques, ainsi que la TEC Métro léger de Charleroi/OTW, INFRABEL, SNCB, STIB. Une des techniques les plus prometteuses à l'heure actuelle pour le désherbage des voies est le désherbage à la vapeur d'eau via une table d'aspersion sur rail, développée au Chemin de fer à vapeur des 3 vallées (voir ci-dessous).
Pour le moment, INFRABEL réalise des essais avec l'eau chaude.
Ces techniques bien que prometteuses, nécessitent des adaptations et ont surtout peu de rémanence, ce qui demande un nombre de passages de désherbage élevé pour obtenir un résultat satisfaisant.
Jusqu'en 2023, le CRP, Adalia 2.0 et le SPW Service public de Wallonie ont suivi cette problématique afin d'accompagner les gestionnaires de voies touristiques pour la mise en oeuvre de solutions alternatives suffisamment efficaces et respectueuses de notre environnement, en concertation avec Alphonse Demeuse (ancien membre actif d'une asbl touristique) et la FEBELRAIL (Fédération belge des amis du rail).
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