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Les PFAS

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Date de mise à jour : 01/10/2025

Les PFAS (substances per- et polyfluoroalkylées) sont une vaste famille de composés chimiques comprenant plusieurs milliers de molécules. Leur particularité repose sur la présence de liaisons carbone-fluor (C–F), parmi les plus fortes en chimie organique. Cette stabilité les rend extrêmement résistants à la dégradation, d’où leur surnom de « polluants éternels ».

On distingue différents groupes :

  • Acides et éthers perfluoroalkyles (ex. PFOA, PFOS)
  • Fluoropolymères (ex. PTFE, connu sous le nom de Téflon®)
  • Autres dérivés PFAS, tels que les substances actives composant certains produits phytopharmaceutiques.

Propriétés générales des PFAS

Les PFAS possèdent des caractéristiques physico-chimiques qui expliquent leur succès industriel et agricole car ils sont :

  • Imperméables à l’eau et aux graisses (lipophobes et hydrophobes) ce qui les rend utiles comme revêtements protecteurs,
  • Amphiphiles, favorisant leur accumulation dans les organismes vivants ("bioaccumulation"),
  • Résistants aux hautes températures et aux agents chimiques,
  • Extrêmement stables, donc très persistants dans l’environnement.

Cette combinaison de propriétés explique leur intérêt pratique mais aussi leur caractère préoccupant pour la santé et l’environnement.

Les composés PFAS peuvent se dégrader en métabolites (produits de dégradation), notamment en « TFA » (acide trifluoroacétique), métabolite très persistant, mais qui est « actuellement considéré comme faiblement toxique tant pour l’homme que pour l’environnement » selon les Autorités belges [1]. Toutefois, suite à la récente publication d'études indiquant un potentiel effet de perturbation endocrinienne du TFA, « l'EFSA a été mandatée par la Commission européenne à la fin du mois de juillet 2024 pour réexaminer la toxicité du TFA sur la base de toutes les informations pertinentes disponibles. Les résultats sont attendus pour mars 2026, et à ce moment-là, une nouvelle évaluation des risques pourra être réalisée » [1].


Où sont-ils utilisés ?

Les PFAS se retrouvent dans de nombreux secteurs de la vie quotidienne : textiles imperméables, emballages alimentaires, revêtements antiadhésifs, mousses anti-incendie... Mais ils sont aussi employés en agriculture, sous forme de substances actives de PPP notamment.

Source : PFAS in Belgian industry – market study, SPF Economie & Santé Publique

Pour le secteur agricole, cela représente plusieurs centaines de tonnes. Leur utilisation en agriculture est en augmentation ces dernières années, notamment parce que certaines molécules alternatives (comme les néonicotinoïdes ou le mancozèbe) ont été retirées et remplacées par ce type de substances.

Les PFAS en agriculture

En Belgique, 29 substances actives PFAS sont actuellement vendues dans des PPP formulés, dont certaines sont accessibles pour un usage non-professionnel.

La liste des substances actives faisant partie de PPP commercialisés en Belgique (en date du 29/09/2025) est reprise dans le tableau ci-contre [1].

Ces dernières années, plusieurs molécules PFAS (benfluraline, tritosulfuron, triflusulfuron-méthyle…) ont été retirées du marché des PPP. D’autres sont en cours de retrait également :

  • La molécule herbicide flufénacet a été retirée du marché européen (notamment à cause de la production de métabolites TFA) et est actuellement en « période de grâce », c’est-à-dire que les produits qui en contiennent sont en cours de retrait et ne pourront plus être pulvérisés après le 31 juillet 2026 en maïs, miscanthus et pommes de terre, et après le 10 décembre 2026 en céréales d’hiver [2].
  • Le dernier insecticide à base de gamma-cyhalothrine commercialisé en Belgique ne sera plus utilisable à partir du 1er octobre 2026.
  • L'approbation européenne du penthiopyrad est quant à elle en cours de retrait.
  • La molécule fongicide flutolanil est actuellement en cours de discussion au niveau européen.

La plupart des SA PFAS sont en processus habituel de renouvellement d’approbation.

Usage amateur en BelgiqueStatut de renouvellement en EuropeDate limite d’utilisation en Belgique
FONGICIDES   
Cyflufénamide - En cours-
Fluaziname - En cours-
Fluopicolide Oui En cours-
Fluopyrame - En cours-
Flutianil - --
Flutolanil -Discussion en cours pour non-renouvellement-
Méfentrifluconazole - -
Oxathiapiproline - En cours -
Penthiopyrad - En cours de retraità définir
Tétraconazole Oui En cours-
Trifloxystrobine Oui (DLU : 30/06/2026) --
HERBICIDES   
Béflubutamide - En cours-
Diflufénican - En cours-
Flazasulfuron - -
Fluazifop-p-butyle -En cours-
Flufénacet -En cours de retrait10/12/2026
Isoxaflutole ---
Penoxsulame - En cours-
Picolinafène ---
Prosulfuron - En cours-
Pyroxsulame - En cours-
Tembotrione - En cours-
INSECTICIDES/ACARICIDES   
Cyflumétofène -En cours-
Flonicamide -En cours-
Gamma-cyhalothrine -En cours de retrait30/09/2026
Lambda-cyhalothrine OuiEn cours-
Sulfoxaflor ---
Tau-fluvalinate - En cours-
Téfluthrine - En cours-
Source : ASBL Corder (29/09/2025)
L'ASBL Corder ne peut en aucun cas être tenue pour responsable en cas de dégâts, directs ou indirects, pouvant survenir suite à l’application des données fournies dans cette liste, à une attitude inadéquate ou à une négligence.

Pour consulter la liste des PPP commercialisés en Belgique et contenant au moins une molécule PFAS, consulter Phytoweb.


Mesures pour protéger la santé publique et l'environnement

Étant donné la grande diversité de molécules regroupées sous le terme chimique « PFAS », ainsi que leurs comportements variés en matière de dégradation, il est difficile de les considérer comme un groupe homogène. Par conséquent, il est biaisé de leur attribuer un même niveau de risques pour la santé et l’environnement. 

Les scientifiques, experts et autorités travaillent à l'évolution des connaissances scientifiques et des réglementations afin de limiter les sources de contamination (eau, alimentation) aux substances PFAS, toutes sources confondues, et ce, à différents niveaux de pouvoirs (Europe, Belgique, Région wallonne).

En particulier, pour le secteur agricole (et de manière non exhaustive) :

  • Au niveau européen, c'est surtout l'EFSA qui est chargée de l’évaluation des risques liés à l'utilisation des substances phytopharmaceutiques (et leur risque lors de la consommation d'aliments), en concertation avec les travaux de l'Agence européenne des substances chimiques (ECHA). Comme mentionné ci-dessus, « l'EFSA a été mandatée par la Commission européenne à la fin du mois de juillet 2024 pour réexaminer la toxicité du TFA sur la base de toutes les informations pertinentes disponibles. Les résultats sont attendus pour mars 2026, et à ce moment-là, une nouvelle évaluation des risques pourra être réalisée » [1].
  • Au niveau belge, le service "Produits phytopharmaceutiques et fertilisants" du SPF Santé publique, Sécurité de la Chaine alimentaire et Environnement poursuit son travail d'évaluation et d'autorisation des PPP pour le marché belge, sur base des guidances données par l'Europe [1]. L'AFSCA, quant à elle, poursuit et accentue ses contrôles sur les PFAS présents dans/sur les denrées alimentaires [3]. Le Ministre fédéral de l'Environnement, Jean-Luc Crucke, compte déposer prochainement une proposition au gouvernement sur les PFAS.
  • Au niveau régional, le Ministre de la Santé et de l’Environnement, Yves Coppieters, s’est engagé dans la Déclaration de Politique Régionale (DPR) à prendre action sur la présence des PFAS dans l'environnement [4]. Ses actions visent notamment à : faire un biomonitoring des agriculteurs pour connaitre leur niveau d'exposition, à avoir un meilleur "encadrement de l'usage des PPP" PFAS, et à comprendre l'état de dispersion dans les sols agricoles [5].

[1] Phytoweb : PFAS, page consultée le 29/09/2025

[2] Phytoweb : retrait des autorisations à base de flufénacet (communiqué du 07/07/2025)

[3] FAQ de l'AFSCA, page consultée le 01/10/2025

[4] PFAS : stratégie pour préserver la santé publique et l’environnement par le Ministre Coppieters (09/10/2024)

[5] PFAS en Wallonie : le Gouvernement fait le point et renforce son plan d’actions (22/05/2025)


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