Protection durable des végétaux
Cette rubrique concerne les particuliers qui travaillent leur jardin et/ou leurs espaces verts privés.
Table des matières
Lutte contre les maladies et ravageurs
Afin de préserver vos espaces verts de l’attaque d’insectes nuisibles, de l’apparition d’une maladie des végétaux ou de l’invasion d’herbes indésirées, une intervention avec un produit phytopharmaceutique (PPP) peut parfois sembler nécessaire.
Cependant, dans le cadre d’une gestion durable de votre jardin (aussi appelée lutte intégrée), il est primordial de remplacer le recours systématique à l’utilisation de produits phytopharmaceutiques par une intervention raisonnée et ponctuelle en respectant l’environnement et donc, votre jardin lui-même.
Privilégiez les méthodes préventives et les méthodes non chimiques de lutte avant d'avoir recours aux PPP Produits PhytoPharmaceutiques . Si l'usage de tels produits s’avère vraiment nécessaire, il devra avoir lieu en dernier recours, au bon moment et à la bonne dose.
Bien identifier le problème
Avant de lutter contre une adventice, une maladie ou un ravageur pour protéger votre plante, il est primordial de bien en identifier la cause, c'est-à-dire faire le bon diagnostic. Une plante ne peut pas être traitée sans connaitre le pathogène incriminé, sans quoi le traitement pourrait être inutile/inefficace (perte économique du produit et plante non protégée).
Il peut s’agir :
- D’un stress abiotique (non vivant) : conditions climatiques défavorables, sol inadapté, manque ou excès d’engrais, manque ou excès de lumière, phytotoxicité (dégâts sur une plante causés par un PPP)... ;
- De la présence d’un ravageur : rongeurs, insectes, acariens, nématodes (vers microscopiques)… ;
- Du développement d’une maladie causée par des champignons (taches, sénescence prématurée des extrêmités...), des bactéries (suintements...) ou des virus (décolorations, enroulements...).
Dans certains cas, l’identification du problème est plus aisée si le nom de la plante vous est connu.
Un moyen facile et rapidepour le découvrir est de télécharger ou de consulter l’application web APPI de reconnaissance des plantes sur votre smartphone. Elle vous aide à identifier par vous-même une série d'agents causant des dégâts sur les plantes/cultures. En fonction du type d’activités menées par l’utilisateur, des outils et des conseils de lutte adéquats sont proposés pour lutter contre les organismes nuisibles.
Si vous avez un doute ou si vous ne connaissez pas la maladie ou le ravageur de votre plante, vous pouvez contacter la Clinique des plantes de l'ASBL Corder, située dans le laboratoire de phytopathologie du Earth and Life Institute de l’UCLouvain. L’équipe, composée d’experts en phytopathologie, sera à même de poser un diagnostic précis grâce à des outils d’analyse (microscope, tests sérologiques, techniques biomoléculaires, bio-essais en serres…) et pourra vous conseiller sur les meilleures techniques de lutte intégrée et durables à mettre en place.
Le recours aux produits phytopharmaceutiques est-il indispensable ?
Dans les espaces naturels, il existe de nombreux mécanismes assurant l’équilibre entre les plantes et les organismes nuisibles (pucerons, limaces, maladies...).
Cependant, dans nos espaces verts, les conditions peuvent être davantage propices au développement de ces organismes nuisibles et des plantes indésirées, qui peuvent alors prendre l’ascendant et se développer dans votre jardin ou potager. Dans ce cas, avant d’avoir recours à un produit phytopharmaceutique, il est opportun de se poser quelques questions.
Le seuil de nuisibilité est-il atteint ?
Le développement de la maladie risque-t-il de mettre en péril la survie de vos plantes ?
Les ravageurs ont-ils atteint un seuil représentant un problème pour vos récoltes, pour votre santé ?
Les plantes indésirées entrent-elles en compétition avec les végétaux désirés ou se développent-elles à un endroit qui risque de poser des problèmes ? Quelles plantes ne peuvent-elles pas être tolérées au jardin ?
Des mesures alternatives ne peuvent-elles pas être mises en place pour suffisamment réduire le nombre de nuisible ?
Il n’est pas opportun de vouloir venir à bout de toutes les plantes qui ne poussent pas à l’endroit désiré, ou de toutes les imperfections visibles sur les plantes. Quelques plantes sauvages ou herbes folles, voire un coin de pré-fleuri, peuvent constituer un formidable abri pour les insectes utiles au jardin.
La tavelure du pommier est, par exemple, est une maladie souvent présente au jardin, mais qui ne représente aucun risque pour la sante. Les pommes touchées par la tavelure sont tout aussi délicieuses que les autres !
De même, toutes les " mauvaises herbes " ne sont pas inutiles ! Si le sol de votre jardin est pauvre, le pissenlit est une des seules plantes qui s’y plaira. Si vous désirez faire pousser des légumes ou des plantes ornementales, laissez le pissenlit travailler pour vous : sa racine pivotante profonde décompactera votre sol et remontera les éléments nutritifs utiles à votre gazon ou à vos légumes.
Le risque de contamination de l’environnement n’est-il pas trop important sur le terrain que je veux traiter ?
Suis-je à proximité d’un cours d’eau ? Existe-t-il un risque que le produit ruisselle directement vers un point d’eau ?
Suis-je à proximité d’une conduite d’évacuation des eaux et donc d’une voie d’entrée des produits phytos vers les eaux de surface ?
La surface est-elle imperméable (dolomites, béton, pavés, graviers...) ?
Si la réponse à l’une de ces questions est "oui", évitez de traiter la surface concernée car le risque de ruissellement des produits vers les eaux de surface et donc de pollution est trop important. Il est préférable de s’orienter vers des techniques de lutte alternatives.
Pour plus d'informations sur la protection des eaux de surfaces et les obligations/interdictions qui en découlent, cliquez ici.
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Existe-t-il des alternatives ?
Dans le cadre d’une gestion durable de votre jardin, il est primordial de remplacer le recours systématique à l’utilisation de produits phytopharmaceutiques par une intervention raisonnée et ponctuelle en respectant l’environnement et donc, votre jardin lui-même.
Explorer les méthodes préventives et les méthodes non chimiques de lutte avant d'avoir recours aux PPP Produits PhytoPharmaceutiques est primordial.
Plus d’informations dans la rubrique ci-dessous !
Programmes officiels de réduction
Les préoccupations pour la préservation de l’environnement et de la santé publique étant grandissantes, la Directive européenne 2009/128/CE a pour objectif de parvenir à une utilisation des pesticides compatible avec le développement durable.
Plan d'action national NAPAN Nationaal Actie Plan - Plan d'Action National
Chaque État membre européen doit avoir recours à un plan d’action national. En Belgique, il s’agit du NAPAN : Nationaal Actie Plan Action National.
Le but de ce NAPAN Nationaal Actie Plan - Plan d'Action National est de réduire les risques et les effets des pesticides sur la santé humaine et l’environnement et de promouvoir la lutte intégrée ou les techniques alternatives en vue de réduire la dépendance à l’égard de l’utilisation des PPP Produits PhytoPharmaceutiques .
Le NAPAN Nationaal Actie Plan - Plan d'Action National est constitué de différents programmes élaborés par les différentes entités fédérées :
NAPAN Nationaal Actie Plan - Plan d'Action National = PFRP + PWRP Programme wallon de réduction des pesticides + VADP + PRPRBC
- PFRP (Programme Fédéral de Réduction des Pesticides)
- PWRP (Programme Wallon de Réduction des Pesticides)
- VADP (Vlaams Actieplan Duurzaam Pesticidengebruik)
- PRPRBC (Programme régional de réduction des pesticides de la Région de Bruxelles – Capitale)
Dans ce cadre, le Programme Wallon de Réduction des Pesticides ( PWRP Programme wallon de réduction des pesticides ) et le programme belge de réduction NAPAN Nationaal Actie Plan - Plan d'Action National (Nationaal Actie Plan d’Action National) ont été mis en place pour la première fois en 2013 ( PWRP Programme wallon de réduction des pesticides I de 2013 à 2017) afin de répondre aux exigences de cette directive européenne aux niveaux belge et wallon.
Le CRP est actuellement impliquée dans les discussions relatives au NAPAN Nationaal Actie Plan - Plan d'Action National .
Programme wallon PWRP Programme wallon de réduction des pesticides
Les objectifs du PWRP se concentrent sur la réduction des risques liés à l’utilisation des PPP Produits PhytoPharmaceutiques et sur la réduction des quantités utilisées de PPP Produits PhytoPharmaceutiques , notamment autour de :
- la formation adéquate des professionnels utilisant des PPP Produits PhytoPharmaceutiques ;
- la sensibilisation des utilisateurs professionnels et amateurs sur les dangers liés à l’utilisation des PPP Produits PhytoPharmaceutiques ;
- l’application des principes de lutte intégrée ;
- la protection des groupes vulnérables (personnes âgées, femmes enceintes, enfants, …) et du grand public et ;
- la protection du milieu aquatique.
À travers notre site, différentes mesures légales mettent en application les objectifs de la Directive et du programme de réduction de l’utilisation des PPP Produits PhytoPharmaceutiques .
Depuis 2023, le 3e programme ( PWRP Programme wallon de réduction des pesticides III) (2023-2027) vise à prolonger les mesures ayant permis une réduction d’utilisation de PPP Produits PhytoPharmaceutiques en Wallonie ainsi qu’à mieux cerner les nouvelles missions à mettre en place pour répondre aux enjeux actuels et futurs de l’agriculture et de l’environnement en Wallonie.
Le CRP et les autres cellules de l’ASBL Corder sont impliquées dans 15 mesures du PWRP Programme wallon de réduction des pesticides III (10 en tant qu’organisme pilote et 5 en tant que partenaire) et encore dans quelques mesures récurrentes du PWRP Programme wallon de réduction des pesticides II.
Vous pouvez consulter sur ce lien le programme actuel de réduction.
Techniques alternatives à l'utilisation de produits phytopharmaceutiques
L’apparition de maladies, d’insectes nuisibles ou de plantes non désirées peut parfois être liée à une mauvaise gestion du jardin.
Pour lutter contre ces intrus, l’utilisation de
PPP
Produits PhytoPharmaceutiques
doit être évitée ou constituer le dernier recours afin de limiter les risques sur l’environnement et sur notre santé. Les méthodes alternatives doivent donc être préférées. C'est ce qu'on appelle la lutte intégrée ou gestion durable.
Si un traitement est tout de même envisagé, les produits phytos présentant moins de risques doivent être privilégiés.
Parmi les méthodes de lutte au jardin, il faut distinguer la mise en place :
- de « mesures préventives » (c’est-à-dire avant l’arrivée de la maladie/insecte/herbe indésirée) permettant donc de limiter les interventions par la suite. Promouvoir la biodiversité dans son jardin et réfléchir à l’aménagement de vos espaces verts afin de limiter le développement d’organismes indésirés sont des exemples de mesures préventives pour lesquelles vous trouverez plus d’informations ci-dessous ;
- des « mesures curatives » (c’est-à-dire une fois que la maladie/insecte/herbe indésirée est installée) qui sont, elles, parfois plus contraignantes à appliquer et demandent un traitement. Parmi les mesures curatives, on distingue les méthodes mécaniques, les méthodes biologiques, et les méthodes chimiques.
- Pour les méthodes mécaniques, continuez votre lecture de cette section.
- Les méthodes biologiques englobent l'utilisation de macro-organismes, pour lesquels vous trouverez plus d'infos plus bas dans cette section ;
- mais également l'utilisation de produits à base de micro-organismes, pour lesquels vous trouverez plus d'infos ici.
- Pour en savoir plus sur les méthodes chimiques, cliquez ici.
Promouvoir la biodiversité et favoriser vos alliés
Dans tout écosystème, on trouve une certaine variabilité d’organismes vivants, appelée biodiversité. Entre ces organismes ont lieu une multitude d’interactions, qui mènent à un équilibre des populations animales, végétales et microbiennes (champignons, bactéries...). La disparition d’une seule des espèces peut conduire au déséquilibre de l’écosystème.
Il en est de même pour nos jardins. Au jardin comme dans tout autre écosystème, les organismes vivants et leurs interactions nous rendent de nombreux services. Dès lors, une faible biodiversité est synonyme de vulnérabilité pour les arbres et les autres plantes. Sans l’équilibre entre les organismes vivants nuisibles (pucerons, limaces, maladies...) et les organismes vivants qui nous sont utiles (oiseaux, abeilles et coccinelles par exemple), les organismes nuisibles peuvent prendre le dessus et nous rendre la vie compliquée.
Promouvoir une grande biodiversité animale, végétale et microbienne au jardin, et ainsi favoriser vos alliés, est donc la première étape pour éviter que les organismes vivants non désirés comme les " mauvaises herbes " ne vous envahissent ou que les maladies n’apparaissent.
Retrouvez dans cette rubrique les deux grands axes pour promouvoir la biodiversité dans votre jardin, ce qui vous permettra de limiter votre utilisation de produits phytos.
- Prendre garde aux envahisseurs : certaines plantes sont très robustes et ont tendance à se disséminer très facilement et rapidement dans votre jardin, nuisant ainsi à la diversité végétale de votre espace et à ses bienfaits. Particulièrement pour ces plantes, mais aussi pour toutes les herbes non désirées de manière générale, arrachez-en régulièrement à la main avant qu’elles ne montent en graine et que celles-ci ne se dispersent. Par exemple, le séneçon jacobée est une source intéressante de nourriture pour les insectes utiles comme les pollinisateurs, mais colonise rapidement les espaces, sans laisser de place à la diversité des plantes, et est toxique. Il faut donc l’empêcher de trop s’étendre dans vos jardins en l’arrachant avant que ses graines ne se disséminent. Cependant, dans une démarche de gestion durable, il est important de garder à l’esprit la notion d’équilibre et de biodiversité : il n’est pas toujours opportun de venir à bout de toutes les plantes qui ne poussent pas à l’endroit désiré.
- Favoriser les auxiliaires de lutte : les « auxiliaires » sont des organismes vivants (insectes, acariens, champignons…) qui s’attaquent naturellement aux ennemis des plantes. Ils sont donc très précieux afin de préserver l’équilibre fragile d’un écosystème. En effet, ils permettent de limiter les populations de certains organismes « nuisibles » dans un milieu parfois déséquilibré.
Favoriser les zones de refuge et de ressources alimentaires via :- L’installation de petits hôtels à insectes (une bûche percée de trous peut convenir) est une mesure qui favorise les auxiliaires au jardin.
Les pucerons ont par exemple de nombreux ennemis naturels qui se plairont dans un hôtel à insectes : coccinelles, chrysopes, syrphes… On pourra également y trouver des carabes, prédateurs des limaces.
L’hôtel à insectes représente également un lieu de choix pour les pollinisateurs, notamment pour de nombreuses abeilles solitaires en voie de disparition. Certains fruits et légumes du potager ont besoin de ces pollinisateurs pour se développer ! C’est le cas par exemple de la courgette et de la fraise. - Une pelouse diversifiée est un excellent refuge pour les prédateurs des limaces tels que les crapauds, grenouilles, musaraignes, hérissons…
Elle offrira également aux pollinisateurs et aux prédateurs de pucerons des fleurs pleines de nectar et de pollen pour se nourrir ainsi qu’un refuge.
Pour ce faire, augmenter la hauteur de tonte (6 à 8 cm). Vous préserverez ainsi les trèfles, dont raffolent les pollinisateurs, et limiterez les pousses de plantes indésirées entre les touffes d’herbes. Notez également que la fonction " mulching " dont sont équipées certaines tondeuses permet de broyer finement et d’épandre l’herbe coupée sur la pelouse. Résultat : une pelouse en bonne santé et plus résistante à la concurrence des plantes non désirées ainsi qu’à la sècheresse !
Pour aller plus loin, vous pouvez également laisser une bande de végétation sauvage se développer : vous y retrouverez des plantes plus hautes comme les coquelicots ou les carottes sauvages, également très intéressantes pour la biodiversité. - Planter des haies ou des arbres dans votre jardin alliera l’utile à l’agréable ! Ces végétaux permettront de structurer et d’embellir l’espace, de constituer une barrière physique (vent, occultation…), d’augmenter la biodiversité (excepté certaines espèces comme le thuya) et pourquoi pas, de vous apporter des fruits ou du bois. Pour booster au maximum la biodiversité (pollinisateurs et autres insectes, oiseaux, petits mammifères, végétaux…), choisissez des essences indigènes en vous renseignant en jardinerie. Les fruitiers seront grandement appréciés par les oiseaux, prédateurs des nuisibles.
- L’installation de petits hôtels à insectes (une bûche percée de trous peut convenir) est une mesure qui favorise les auxiliaires au jardin.
En Région bruxelloise, la coupe et l’élagage à l’aide d’engins motorisés est interdite du 1er avril au 15 aout. En Wallonie, les agriculteurs ont l’obligation de ne pas tailler les haies et les arbres entre le 1er avril et le 31 juillet.
Agir pour prévenir les invasions
Idéalement, l’entretien des espaces extérieurs doit être pensé dès leurs conceptions (choix des revêtements, des plantes…) pour favoriser l’efficacité des techniques alternatives.
La prévention est ainsi la clé d’une gestion durable du jardin et de la lutte contre les nuisibles. Une fois le premier levier de la biodiversité mis en place, il vous reste une multitude de méthodes à utiliser pour éviter de créer un environnement favorable au développement de nuisibles, d’herbes indésirées et de maladies.
Retrouvez dans cette section les trois grands axes de prévention qui vous permettront de limiter votre utilisation de produits phytopharmaceutiques.
- Tout comme nous, les plantes sont plus sensibles aux maladies lorsqu’elles ne sont pas en pleine forme. Afin d’éviter le développement de maladies sur vos plantes potagères ou de parterres, il est donc important que celles-ci soient robustes et adaptées à leur environnement. Pour cela, demandez conseil dans votre jardinerie afin de vous orienter vers des plantes adaptées à votre sol et à l’exposition de votre jardin, ou encore pour choisir des variétés naturellement résistantes aux maladies.
- Les maladies se développent également plus facilement dans des conditions qui leur sont favorables, comme les environnements humides et chauds. Pour limiter cela :
- Evitez les plantations trop denses et taillez régulièrement ;
- Evitez les excès d'engrais qui ne profiteront pas à vos plantes mais au maladies ;
- Evitez l'arrosage excessif et concentrez l'arrosage à un arrosage aux pieds des plants en évitant de mouiller les feuilles.. Choisissez des plantes variées et si cela est possible, alternez-les au cours des années pour éviter que les maladies propres à l’une ou l’autres variétés ne s’installent. Nettoyez et désinfectez soigneusement le matériel de jardinage que vous utilisez afin d’éviter la propagation des maladies déjà présentes de plantes en plantes. Celles-ci ne sont pas toujours visibles. Protégez physiquement des ravageurs (sciure, bouteille…) vos plantes/légumes les plus sensibles comme les salades et les choux.
- Limitez les " mauvaises herbes " : pour éviter le développement trop important de plantes indésirées, veillez à maintenir une couverture permanente et suffisante (5 cm environ) sur l’entièreté de vos sols. Pour cela, différentes solutions combinables s’offrent à vous :
- Plantez des plantes couvre-col (ex : le thym-serpolet)
- Semez un engrais vert pour l'hiver (ex : mélange de vesce et de phacélie)
- Déposez régulièrement une couche de débris végétaux (ex : déchets de tonte, compost, copeaux, paille, feuilles mortes...)
- Evitez de tondre votre pelouse trop court. La fonction " mulching " dont sont équipées certaines tondeuses permet de broyer finement et d’épandre l’herbe coupée sur la pelouse. Résultat : une pelouse en bonne santé et plus résistante à la concurrence des plantes non désirées ainsi qu’à la sècheresse.
Pensez également à brosser régulièrement vos petites surfaces imperméables afin de limiter l’accumulation de terre et de matière organiques favorisant l’apparition et l’installation de plantes indésirées.
Finalement, si vous envisagez un nouvel aménagement, pensez aux nouvelles techniques d’aménagement qui existent aujourd’hui. Les espaces perméables, comme les zones enherbées ou les dalles alvéolées (dalles gazon) plutôt que les espaces revêtus (asphalte, béton…), diminuent ou évitent les inondations en permettant au sol d’absorber l’eau, diminuent l’utilisation de désherbant par un entretien mécanique facilité (1 tonte/mois suffit sur les dalles alvéolées), et favorisent la biodiversité en lui laissant plus d’espace. N’hésitez pas à contacter un entrepreneur professionnel de parcs et jardins pour vous aider dans vos démarches.
Désherbage alternatif
Si vous souhaitez éliminer des herbes indésirées qui se sont développées malgré la mise en place de mesures préventives, des mesures curatives mécaniques peuvent être privilégiées pour éviter d’avoir recours à des produits phytopharmaceutiques.
Le désherbage manuel ou mécanique (brosse, nettoyeur haute pression, binette, sarcloir, débroussailleuse, tondeuse, faux…) ou le désherbage thermique (chalumeau, eau chaude…), sont des alternatives aux produits phytopharmaceutiques à mettre en œuvre pour entretenir vos surfaces extérieures.
Toute utilisation d’eau de Javel, même diluée, est interdite au jardin et sur les surfaces à désherber.
Le vinaigre et le sel sont également interdits pour le désherbage (excepté le vinaigre au potager si vous cultivez certaines herbes aromatiques). Utiliser de telles substances, au même titre que les produits phytopharmaceutiques, a un impact sur l’environnement et votre jardin.
Plus d'informations ici.
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Mesures curatives alternatives aux produits phytos
Si vous désirez agir spécifiquement contre un indésirable qui s’est développé malgré la mise en place de mesures préventives, des mesures curatives mécaniques et/ou l’utilisation d’organismes utiles, dans le cadre d’une lutte biologique, peuvent être privilégiés pour éviter d’avoir recours à des produits phytopharmaceutiques.
Pour chacune de ces solutions, renseignez-vous dans votre jardinerie pour connaitre les moments d’action opportuns.
Certaines jardineries sont labellisées « Jardiner Sans Pesticides » et seront plus à même de vous conseiller sur les alternatives aux produits phytos.
Application à des cas spécifiques
Plantations et potager
- Veillez à une couverture du sol permanente et suffisante : plantes couvre-sols, couche de mulch (compost, copeaux…) ;
- Pour vos plantes ornementales, pensez aux plantes intrinsèquement plus résistantes aux maladies et ravageurs, et adaptées aux conditions de votre jardin (ensoleillement, type de sol, humidité…) ;
- Dans le potager, pensez à semer un engrais vert durant la période hivernale ;
- Fauchez les plantes annuelles avant leur montée en graines pour éviter leur dissémination ;
- Brossez régulièrement les petites surfaces dures pour limiter l’apparition de plantes/mousses ;
- Attirez les prédateurs naturels tels que les hérissons, les amphibiens, les coccinelles ou les oiseaux dans votre jardin ;
- Pour éviter que les œufs de pucerons hibernent sur vos plantes, coupez les parties atteintes ;
- Nettoyez et désinfectez soigneusement tout matériel qui aura été utilisé sur des plantes malades ou contaminées afin de limiter les risques de propagation.
De manière générale, tous les mélanges « faits maison » dans le but de lutter contre un ennemi des plantes sont à considérer avec extrême précaution.
L’utilisation de savon noir, souvent suggérée pour la lutte contre les maladies ou ravageurs des plantes, est interdite. Utiliser une telle substance, au même titre que les produits phytopharmaceutiques, a un impact sur l’environnement et votre jardin.
Plus d'informations ici.
Comment lutter contre l'oïdium des légumes
Agir pour prévenir les invasions
L’oïdium est une maladie causée par un champignon, reconnaissable à la formation d’un duvet poudreux blanc, et se développe davantage lorsque les conditions lui sont favorables : temps chaud et humide. Il apparait donc en général au mois d’avril/mai ou au début de l’automne. Pour prévenir son développement, évitez les plantations trop serrées entre elles, les arrosages excessifs, et de mouiller le feuillage.
En alternative aux produits phytos classiques, il existe des produits phytos à faible risque : un produit à base de COS-OGA peut être utilisé de manière préventive sur certaines plantes, à raison de 1 à 5 applications à intervalles de 7 jours.
Limiter le développement de la maladie
- Mécaniquement : coupez et détruisez les parties infectées de la plante. Si vous les laissez sur place ou les mettez au compost que vous utiliserez ensuite comme engrais, elles réinfecteront les nouvelles plantes l’année suivante.
- Autres produits : commencez par vous demander s’il est judicieux de traiter. En effet, la plupart du temps, l’oïdium n’empêche pas le développement de la plante et n’abîme pas les récoltes. Si cela vous semble tout de même nécessaire, des produits peuvent être utilisés, par exemple à base de soufre sur les plants de tomate. Plus d’informations sur les traitements avec un produit phytopharmaceutique ici.
Comment lutter contre les limaces
Promouvoir la biodiversité et favoriser vos alliés
- Installez un hôtel à insectes dans votre jardin pour y accueillir des carabes, prédateurs des limaces.
- Une pelouse diversifiée avec une bande de végétation sauvage peut servir de refuge à certains prédateurs des limaces comme les crapauds, les grenouilles, les hérissons ou les musaraignes.
Agir pour prévenir les invasions
- Une barrière physique autour de vos plantations, comme de la cendre ou de la sciure de bois, limitera les invasions de limaces. Cette barrière sera d’autant plus efficace si elle reste sèche. Limitez donc l’arrosage aux pieds de vos plantes et arrosez de préférence le matin, les limaces étant nocturnes.
Repousser les limaces
- Les limaces peuvent être retirées à la main.
- En termes de lutte biologique, vous trouverez en jardinerie des nématodes pour lutter contre les limaces.
- En alternative aux produits phytos classiques, il existe des substances de base et des produits phytos à faible risque
- Substance de base : la bière est efficace pour piéger les limaces.
- Produits phytos à faible risque : des appâts prêts à l’emploi à base de phosphate de fer peuvent être utilisés. Renseignez-vous dans votre jardinerie.
En dernier recours, des produits phytopharmaceutiques à base de metaldehyde sont disponibles. Plus d’informations sur les traitements avec un produit phytopharmaceutique ici.
Gazon
- Veillez à utiliser des semences adaptées au type de sol de votre jardin, à son exposition, son utilisation... Les professionnels pourront vous conseiller.
- Ne tondez pas trop tôt votre pelouse en début de saison, cela peut nuire à son développement ultérieur.
- Apportez-lui une juste dose d’engrais afin d’augmenter sa résistance aux maladies.
- Préférez une tonte à 5-10 cm.
- Dans la mesure du possible, laissez l’herbe broyée finement épandue sur votre pelouse (cf. fonction mulching de certaines tondeuses).
- Ne laissez pas les herbes non désirées prendre trop d’ampleur, arrachez-les à la main régulièrement.
- Une analyse du sol de votre jardin peut permettre de n’y apporter que les éléments nécessaires.
Pyrale du buis
Ce texte a été rédigé par le CRP de l’ASBL Corder sous la coordination de Monsieur Philippe DELAUNOIS, Attaché qualifié à la Direction générale opérationnelle de l’Agriculture, des Ressources naturelles et de l’Environnement du SPW Service public de Wallonie .
La pyrale du buis (Cydalima perspectalis syn. Glyphodes perspectalis) est un papillon de type noctuelle. On observe rarement l’adulte (papillon) car il est essentiellement nocturne. C’est au stade chenille qu’elle peut provoquer des dégâts très importants au feuillage du buis.
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La pyrale du buis est présente en Belgique depuis plusieurs années. Initialement sa répartition géographique était limitée aux provinces d’Anvers et de Flandre orientale. En 2016, son territoire s’est étendu autour de Bruxelles et entre Andenne et Huy. En 2017, on la rencontre plus fréquemment au Sud de Bruxelles et à plusieurs endroits de Wallonie. En juin déjà, elle est signalée dans la région de Tournai et en août, on l’observe dans les régions de Mons, Braine-le-Comte, Beauvechain, Saint-Georges-sur-Meuse et Amay.
En avril 2018, sa présence est signalée en Wallonie ainsi qu'en région bruxelloise.
Cette année en 2020, les observations de la pyrale ont débuté déjà au début du mois de mars en Flandre. Les premières observations en Wallonie concernent la région de la Louvière mi-mars et la région de Liège début avril.
En Europe, jusqu’à présent, seul le buis (Buxus spp.) est infesté. Bien qu’il présente une importante capacité de régénération, l’arbuste peut rapidement dépérir quand les chenilles sont nombreuses et que les attaques se répètent. Une surveillance attentive s’avère nécessaire pour détecter au plus vite la présence de la chenille.
Détecter la présence de la pyrale
Le développement de la pyrale comporte 5 à 7 stades larvaires. La toute jeune chenille est jaunâtre. Par la suite, elle devient plus facilement reconnaissable de par sa tête noire et son corps présentant longitudinalement des lignes de couleur vert clair et noir accompagnées de points noirs. La chenille complètement développée mesure environ 4 cm de long. Des déjections vertes et sèches au sol ou retenues par les fils de soie sont souvent visibles.
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Après le stade pupe, la nymphose se produit et la chrysalide se forme pour enfin aboutir au stade papillon adulte.
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Au bout des rameaux, peuvent se trouver de jeunes chenilles (5-8 mm) issues du dernier cycle de développement, sous la forme hivernante de la pyrale. Elles se réfugient dans des logettes en soie (hibernarium) pour y passer l’hiver.
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Deux à trois cycles de développement peuvent se succéder durant une année. Trois pics d’infestation sont potentiellement observables sur une année :
• Au début du printemps : mars - avril
• En été : mi-juin – juillet
• En automne : septembre – début octobre
Comment éviter ou limiter son infestation ?
- Mesures préventives
Lors de nouvelles plantation, il est préférable de s’orienter vers d’autres végétaux que le buis, tel le houx crenelé (Ilex Crenata), qui constitue un parfait substitut au buis.
Il peut même être taillé en topiaires, et est rustique jusqu’à -15°C. Le chèvrefeuille arbustif, Lonicera nitida, autrement nommé "Chèvrefeuille à feuilles de buis", peut également se substituer au buis. Son port compact et buissonnant, sa vigueur et son feuillage persistant toujours bien vert font partie de ses nombreux atouts. Il est aussi très résistant à la sécheresse et au gel. Il se taille facilement et se prête bien à la confection de haies basses ou moyennes. La variété 'Maigrün' peut aussi servir de couvre-sol sur un talus. Dans tous les cas, on orientera le choix de la variété selon le type de sol.
Il est conseillé de tailler les buis en leur laissant suffisamment d’espace. Les plants dont la ramure est plus aérée sont davantage épargnés.
Des voiles anti-insectes peuvent être placés sur les buis durant les périodes de vol afin d’éviter les pontes (mars à septembre).
La présence d’oiseaux insectivores au jardin peut être favorisée par la pose de mangeoires et de nichoirs à proximité du buis.
- Moyens de lutte physique
Le ramassage des chenilles à la main est envisageable pour autant qu’elles soient ensuite détruites. Les chenilles ne sont pas urticantes.
La pulvérisation d’eau à haute pression sur le feuillage permet de faire tomber les chenilles sur le sol. L’utilisation de filets disposés au sol facilite la récolte de l’insecte.
La taille des branches infestées peut être effectuée, il est alors important de transporter ces branches taillées et autres déchets de la taille dans un sac fermé afin d’éviter la propagation des œufs et chenilles de la pyrale.
- Moyens de lutte à l'aide de nématodes antagonistes à la chenille
Des auxiliaires tels que les nématodes (Steinernema carpocapsae) peuvent être utilisés en combinaison avec d’autres moyens de lutte dès que la température du sol est de minimum 10°C.
Les larves de nématodes s’introduisent dans l’organisme de l’insecte où elles libèrent des bactéries nocives pour celui-ci et provoquent sa mort en 24 à 48h. Elles se nourrissent ensuite des tissus de l’insecte afin de poursuivre leur développement. Cela permet à une nouvelle génération de larves de nématodes de voir le jour pour ensuite coloniser le sol à la recherche d’autres insectes.
- Moyens de lutte à l'aide de PPP Produits PhytoPharmaceutiques
Lorsque les moyens de lutte mécanique ou biologique ne permettent pas d’endiguer sa propagation, le recours aux PPP est envisageable pour autant que la législation en vigueur soit respectée et que les mesures nécessaires soient prises afin de protéger votre santé et l’environnement. Il importe de suivre scrupuleusement les mentions reprises sur l’étiquette du produit.
Le port de gants adaptés en nitrile ou néoprène est indispensable. Il est, en outre, possible que des moyens de protection supplémentaire soient mentionnés sur l’étiquette du produit.
Pour protéger l’environnement, il est impératif de ne pas traiter à moins de 6 mètres des eaux de surface et de rapporter les emballages vides au parc à conteneurs.
Des PPP utilisables en agriculture biologique, dérivés de composants d’origine naturelle et à plus faible impact environnemental sont disponibles en jardinerie pour un usage amateur. Il s’agit de produits à base de pyréthrines mais d’autres PPP Produits PhytoPharmaceutiques à base de spinosad sont également disponibles. Suivez bien les conseils que vous donnera le vendeur du produit.
En dernier recours, des produits de synthèse peuvent être employés pour un usage amateur afin de lutter contre les chenilles en plantes ornementales.
Sources d'informations et/ou d'images : Centre d’Essais Horticoles de Wallonie ( CEHW Centre d'essais horticoles de Wallonie ), Adalia 2.0, ASBL Corder - Clinique des Plantes dans le cadre du projet « IPM4U » et le CRP, André Lequet (Treillières / Nantes F-44) – Lien : http://www.insectes-net.fr/, Natagora, Proefcentrum voor sierteelt (PCS), SPF Service public fédéral SCAE - Service Produits Phytopharmaceutiques et Fertilisants, Organisation Européenne et Méditerranéenne pour la Protection des Plantes (OEPP).
Base légale
Directive 2009/128/CE : Utilisation des PPP Produits PhytoPharmaceutiques compatible avec le développement durable